
La vie devant soi est un roman d’Émile Ajar (pseudonyme de Romain Gary, lauréat du prix Goncourt 1975) qui se déroule dans le quartier populaire de Belleville à Paris, vers 1970.
Le récit est narré par Mohammed, dit Momo, un jeune garçon arabe d’environ dix ans. Il vit chez Madame Rosa, une vieille dame juive, ancienne prostituée et survivante des camps d’Auschwitz, qui tient une pension clandestine pour les enfants de prostituées.
Le roman est avant tout le portrait de la relation tendre et indéfectible qui unit Momo à Madame Rosa. Bien qu’obèse et malade (Parkinson et démence sénile), Madame Rosa est hantée par son passé et maintient une cachette secrète dans sa cave, son « trou juif », par crainte d’un retour des nazis.
Au fil du récit, l’état de santé de Madame Rosa se détériore. Face à l’imminence de la mort et son refus d’aller mourir à l’hôpital, Momo, avec une maturité et une affection bouleversantes, se démène pour veiller sur elle. Il bénéficie de la solidarité des marginaux du quartier (Monsieur Hamil, Madame Lola la travestie, le Docteur Katz).
Le point culminant survient lorsque Momo aide Madame Rosa à s’installer définitivement dans sa cave. Il reste avec elle après sa mort, jusqu’à ce qu’ils soient découverts, défendant sa dignité jusqu’au bout. Le roman est une fresque poignante sur l’amour inconditionnel, la survie et la dignité humaine au sein d’une communauté de laissés-pour-compte.
