Kolkhoze, l’un des événements majeurs de la rentrée littéraire 2025, est un roman d’Emmanuel Carrère couronné par le Prix Médicis. Ce récit imposant de près de 600 pages s’ouvre sur la mort de sa mère, l’académicienne et historienne Hélène Carrère d’Encausse, et se déploie comme un vaste portrait familial qui s’étend sur quatre générations et traverse un siècle d’Histoire.
Le livre est une quête de vérité complexe, oscillant entre l’hommage aimant et l’analyse critique d’une figure maternelle hors du commun, fille de l’exil aristocratique russe et géorgien après la Révolution de 1917. L’auteur explore les secrets familiaux et les zones d’ombre, notamment le passé trouble de son grand-père maternel, un émigré géorgien qui aurait collaboré durant la Seconde Guerre mondiale et disparu à la Libération.
Carrère déchiffre également la relation de ses parents : l’amour inconditionnel et sans retour de son père pour sa mère, et le renoncement de cette dernière à sa propre passion par peur de détruire son mari. L’ouvrage mêle l’intime à l’universel, intégrant la montée de la guerre en Ukraine et la difficulté de sa mère à appréhender l’évolution de la Russie qu’elle aimait tant. C’est une œuvre kaléidoscopique sur l’amour, la filiation et la façon dont l’Histoire tisse les destins individuels.