Cet ouvrage de Nicolas Dufourcq (Éditions Odile Jacob) propose une analyse économique et politique approfondie de la dette publique française sur une période charnière de cinquante ans, des chocs pétroliers à nos jours. L’auteur soutient que le véritable « secret de famille » de la société française n’est pas la dette elle-même, mais le fait qu’elle est essentiellement sociale.
Le livre démontre que l’accélération de l’endettement depuis 1974 est largement imputable à l’augmentation continue des prestations sociales. Selon l’analyse, environ 60% de la dette serait directement liée à ces dépenses (retraites, santé, allocations, etc.), qui constituent une forme de « crédit à la consommation » pour la société, finançant les factures mensuelles de millions de citoyens sans être un investissement productif pour l’avenir.
Dufourcq met en évidence les périodes d’accélération de cette dette, souvent liées à des crises ou des choix politiques. Il souligne notamment que, sur la période étudiée, les intérêts cumulés de cette dette représentent une part colossale de l’endettement total. L’objectif est de rendre cette réalité compréhensible et de stopper cette trajectoire, car la montée de la dette alimente la peur du lendemain que la République sociale de 1945 cherchait justement à éradiquer.