Cyberpunk – Le nouveau système totalitaire est un essai de la politologue et essayiste Asma Mhalla.
Dans cet ouvrage, l’auteure soutient que la dystopie cyberpunk n’est plus une fiction, mais notre réalité politique émergente. Elle analyse l’avènement d’un « empire cognitif » qui reconfigure en profondeur la démocratie et la liberté individuelle.
Les Idées Clés de l’Essai
L’essai s’articule autour de plusieurs thèses majeures :
- L’Alliance Technopolitique (Big Tech & Big State) : L’auteure décrypte l’alliance de plus en plus chaotique et totalitaire entre les figures de la technologie (comme Elon Musk ou les gourous de la Silicon Valley) et les idéologies néo-réactionnaires (comme le trumpisme aux États-Unis). Ce partenariat donne naissance à une « créature technopolitique à deux têtes » qui orchestre et code un nouveau système de pouvoir.
- Le Totalitarisme Cognitif : Contrairement aux totalitarismes du XXe siècle basés sur la terreur physique, ce nouveau régime est hybride, silencieux et invisible. Il opère à l’échelle planétaire et s’attaque à la sphère la plus intime : l’esprit et la cognition. L’État s’y efface pour mieux laisser l’emprise avancer par le biais des plateformes et des algorithmes.
- La Programmation de l’Individu : Asma Mhalla alerte sur le fait que le futur ne mènera pas à un « homme augmenté » et autonome, mais plutôt à des individus programmés et asservis. Le système cherche à coloniser les corps et les esprits en s’appuyant sur la saturation attentionnelle (la dictature du flux d’informations) qui empêche toute réflexion critique et tout recul.
- Le Fascisme-Simulacre : L’auteure identifie l’émergence d’un « fascisme hybride » ou « fascisme spectacle » (incarné par des figures comme Donald Trump) qui ne se réfère qu’à lui-même et fonctionne par la saturation cognitive et la « post-réalité », où le récit mis en place par le pouvoir technique et politique prévaut sur la réalité factuelle.
En conclusion, l’essai est un appel à la lucidité et à la résistance. Asma Mhalla exhorte les lecteurs à comprendre ce « logiciel techno-totalitaire » et à « réinvestir le réel » en activant le dernier bastion de leur liberté : le pouvoir cognitif, pour éviter l’asservissement total.