Sur les chemins noirs de Sylvain Tesson est le récit autobiographique d’une profonde quête de guérison entreprise après une chute de plusieurs mètres en 2014 qui l’a laissé lourdement blessé.
Cloué sur un lit d’hôpital, l’écrivain-voyageur fait le vœu de traverser la France à pied pour se reconstruire. Son périple est une forme de rééducation physique et morale, le menant de la frontière italienne, dans le Mercantour, jusqu’aux côtes du Cotentin. Il choisit délibérément de s’enfoncer sur les « chemins noirs »—ces sentiers oubliés, loin des routes balisées, de l’aménagement urbain et de ce qu’il nomme la « société du flux ».
Au fil de sa marche solitaire, le corps abîmé se réapproprie le mouvement dans la douleur, tandis que l’esprit se livre à une profonde introspection. Tesson fait l’éloge d’une France rurale et sauvage, restée à l’écart de la modernité, où le silence et le mystère règnent. Plus qu’un simple récit de randonnée, c’est une méditation poétique sur le temps, la géographie, et la nécessité de l’échappée, un hymne à la lenteur et à la beauté discrète des territoires de l’hyper-ruralité. L’ouvrage est un témoignage puissant de résilience et une invitation à la résistance face à l’uniformisation du monde.