« Finistère » d’Anne Berest est une exploration généalogique et intime, dédiée à la lignée paternelle bretonne de l’auteure, faisant suite à son roman sur sa branche maternelle, La Carte Postale. Le livre prend racine dans la maladie grave de son père, Pierre, un homme scientifique et silencieux, incitant Anne Berest à déchiffrer le mystère et la distance qui les séparent.
Le récit retrace l’histoire de trois générations d’hommes originaires du Finistère, entremêlant la petite et la grande Histoire (des premières coopératives paysannes à Mai 68). L’auteure étudie les transmissions invisibles et les silences qui ont modelé cette famille. Un thème central est la bifurcation : comment chaque enfant, de père en fils, a dévié du chemin attendu par ses parents pour forger sa propre liberté.
En explorant ces racines, Anne Berest tente de comprendre ce dont on hérite et comment on s’en affranchit pour devenir soi. Plus qu’une simple fresque familiale, le roman est une déclaration d’amour pudique et complexe à son père. C’est un dialogue en creux qui cherche à mettre des mots sur l’absence de mots, et une quête pour percer la carapace d’un homme admiré avant qu’il ne disparaisse.